L'aven noir dans les grands causses - 20 et 21-03-2009
Chacun sa route, ainsi en avons nous décidé. Trois voitures convergent donc vers Revens au bord du causse noir: site ouvert sur la vallée, village bien conservé dans son architecture originelle. Le gîte Raymond Poulidor sis à 880 m. d'altitude nous accueille: ambiance douce et chaleureuse alors que le froid sévit en cette soirée de début de printemps...
Nous sommes huit comme l'exige notre guide pour la visite du gouffre. A savoir : Aline, Christine, Alain, Didier, Hans, Nicolas, et deux Thierry . Chacun s'affaire, nous sommes affamés (et assoiffés), et demain requiert une sérieuse logistique... Charmant dortoir voûté de belle pierre, et confort assuré ! La nuit impose sa loi... Sonne le réveil ! petit déjeuner joyeux et tout le monde sur le pied de guerre : direction l'aven noir ! A la surprise générale nous sommes fin prêts à l'arrivée de Roland Pélissier sur le parking... Commence alors la "montée au ciel" vers l'abîme ! apparent paradoxe quand on sait la passion qui nous anime. Une demie-heure de bonne marche pour échauffer les muscles et apprécier le paysage caractéristique du versant qui domine le Trévezel... Nous touchons enfin au but : la bouche béante de l'aven qui s'ouvre sur la nuit de l'énorme salle dite "fosse aux ours".
Oh la la la c'est magnifique : quoiqu'il en soit Thierry C. et Roland s'emploient à l'équipement du P 37 d'entrée, aérien et grandiose, un pur plaisir de spéléologue ! Les uns après les autres nous nous lançons dans ce vide impressionnant, laissant derrière nous un ciel du plus bel azur, mais peu importe, là où nous allons ce qui compte c'est la profonde beauté des choses de la nuit. Quelle étrange fascination nous saisit lorsque émerge de l'obscurité de surprenantes formations minérales? D'abord descendre, jusqu'au pendule du puits de l'ouragan qui permet d'atteindre les escalades et les remontées sur corde qui nous amènent à la trappe de la fissure de l'espoir...
Deux petits puits remontants succèdent à l'étroiture "blindée" et on débouche enfin dans la galerie dite "de la déception", provisoire bien entendu ! Un court cheminement conduit à la "surprise" à savoir l'accés aux grands volumes du "réseau des Pierre". Là commence la balade féerique dans un univers où domine d'extraordinaires excentricités de formes et de couleurs et une débauche de blanc éclatant...
Nous parcourons des succession de groupes de concrétions plus bizarres les unes que les autres, d'immenses salles et d'imposants chaos où il faut tantôt descendre tantôt monter... Parfois une petite verticale équipée qu'il faut franchir. Les photographes ne chôment pas, souvent ne sachant plus où donner de la tête.
Le temps passe et la faim se fait sentir, un casse-croûte s'impose... Et la troupe se remet en mouvement, d'autres merveilles se révèlent, nous traversons de nouveaux volumes tout aussi impressionnants, les flashes crépitent... Brille la calcite, l'aragonite, les aiguilles de gypse, la magnésite et j'en passe... Finalement on arrive au bivouac, avec tentes et salle à manger le tout entouré de bouquets d' aiguilles de gypse ! Nous poussons plus loin pour contempler de splendides formations d'aragonite qui tapissent des parois entières.
Puis l'équipe remonte une petite verticale, emprunte une vire, grimpe une courte escalade et redescend un ressaut pour parvenir dans la bellissime galerie de "la Laponie.
Retour au bivouac pour se restaurer avant de prendre le chemin de la sortie qui s'effectue sans problème... Dehors nuit noire, il est onze heures, nous avons fait un tour de cadran sous terre. Tout le monde est ravi !
Tieri le 21 mars 2009
Le 2009-03-26